Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune (Lc 2, 7)

Dans quelques jours, nous célébrerons Noël, grande joie de la naissance de Jésus Sauveur, grand mystère d’amour et de pauvreté. « Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». Nous connaissons l’histoire, vieille de plus de 2 000 ans : Marie enceinte et Joseph, son mari, obligés de quitter leur maison de Nazareth pour le recensement à Bethléem mais au moment de l’accouchement  « Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (Lc 2,7).

Nous sommes en décembre 2021 à Fontenay-le-Comte et  Elisa* vit dans l’angoisse quotidienne de se retrouver à la rue avec ses trois enfants de 7 ans, 6 ans et 18 mois.

« S’il vous plaît aidez-moi je suis sur le point de sortir avec mes enfants et il fait très froid pour l’amour de Dieu je n’ai que 15 jours pour trouver un endroit où rester… ce sera très difficile pour moi j’en ai trois enfants à élever seuls.  Mon mari avait déjà disparu 4 ans avant que je vienne ici en France. »

Comment cela est-il possible ? La demande d’asile en France vient d’être rejetée, malgré les violences subies au pays. La trêve hivernale ne s’appliquant pas pour ces personnes, aussi inhumain que cela puisse paraitre, cette jeune femme a reçu l’obligation de quitter son logement et les gendarmes peuvent venir à tout moment les expulser de leur appartement, elle et ses enfants. Sans revenu ni droit au travail, cette famille se retrouvera alors à la rue en plein hiver. Pour de strictes raisons administratives, ils n’ont plus droit à un logement.

Face à cette détresse inacceptable , des citoyens, des parents d’élèves se mobilisent et lancent un APPEL.

 « Pouvons-nous réussir à nous unir dans un élan solidaire pour que ces enfants puissent vivre en sécurité sous un toit et au moins finir leur année aux Cordeliers ?

Que pouvons-nous faire ?

·         Si nous sommes 100 à accepter de donner 5€ par mois, nous pourrions payer alors, à nous tous, un loyer.

Nous avons la chance d’avoir à Fontenay une association « 100 pour 1 Sud Vendée », qui peut s’occuper de louer le logement au bailleur pour le mettre à disposition de la famille et d’accompagner cette famille vers la recherche d’une solution autonome. E-mail : 100pour1sudvendee@gmail.com

·         Si nous connaissons un logement à louer à Fontenay le Comte à un prix raisonnable, ou si nous avons une proposition de logement à titre gracieux, nous pouvons communiquer l’info .

·         Nous pouvons en parler autour de nous pour trouver des donateurs ou un logement disponible.

Alors, conscients que toute personne humaine a droit à un toit, sous quelle forme sommes-nous prêts à nous engager pour faire une « place pour eux dans la salle commune » ?

Très Joyeux Noël de Paix et d’Amour fraternel !

*Prénom d’emprunt par souci de confidentialité

Monique BENOTEAU
Pastorale des Migrants et 100 pour 1 Sud-Vendée
Contact : monique.benoteau@wanadoo.fr

Un spectacle avec les enfants pour Noël

Depuis mi-novembre, des enfants de la paroisse, catéchisés ou non, viennent répéter assidûment les chants et les  gestes pour les saynètes afin d’offrir un beau spectacle sur le thème de Noël à tous les paroissiens les 20 et 21 décembre à l’église St Jean.

Ce  sont 9 enfants qui sont venus renforcer la chorale des Rossignols et 9 enfants qui participent aux saynètes.

Nous en sommes à notre 4ème répétition (5ème le 13 décembre) et beaucoup de choses restent encore à faire !  Cette année, c’est Joseph, le papa de Jésus, qui se souvient et raconte à son ami, Jacob, la belle histoire de la naissance de Jésus !

Pour ce bel événement, que nous renouvelons chaque année  et que nous préparons depuis le mois de septembre, nous comptons sur une petite équipe bien rodée maintenant : Anne-Sophie pour l’enregistrement des voix, Lucile pour le diaporama, Jean pour l’aide aux décors, Marie-Christine pour les costumes, Marie-Gabrielle et Annie pour nous accompagner sans oublier notre chef de chœur : Marie-Andrée et ses aides.

Isabelle Gautier

C’est Noël, les taulards !

Il y a quelques jours Sœur Isabelle rédigeait ici un billet sur la messe de Noël à la maison d’arrêt de Fontenay, présidée par Mgr Jacolin, évêque de Luçon.
Cette messe avait été précédée de temps d’échange avec l’équipe d’aumônerie sur le thème des surprises : surprises en écoutant l’évangile de la Nativité, surprises de Dieu dans nos vies.
Par les deux textes ci-dessous ils nous transmettent leurs surprises.
Et l’un des détenus crie à ses compagnons « C’est Noël, les taulards« , poème de sa composition.

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Les surprises que Dieu fait aux hommes en venant dans le monde

Les surprises que nous avons partagées… après la lecture de cet évangile :

– Surpris d’un Dieu qui se fait petit enfant : un enfant du pays… proche de nous en fait…
– Surpris… car souvent Dieu on le pense puissant… et là Dieu se fait petit enfant… fragile…
– Surpris qu’il n’y ait pas de place pour Marie à l’auberge… et qu’il naisse dans une mangeoire
– Et oui Jésus n’est pas né dans un hôtel 4 étoiles !
– Ce ne sont pas des hauts personnages qui l’annoncent mais de simples bergers… de simples gens…
– Est-ce qu’il veut nous dire qu’il vient pour les petites gens ?
– Il vient dans le peuple… « peuple de Dieu » c’est l’Église comme maison du peuple…

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Les surprises que Dieu fait dans nos vies…

« De voir s’arrêter les souffrances de ma mère »
« Lors de la naissance de mes trois enfants »

Les surprises de Dieu dans nos vies

« L’espoir de ne plus faire les mêmes erreurs… de tirer le meilleur du négatif en positif »
« Dans la maladie je sens toujours une poussée… qui me ramène à la vie »
« Ma sortie la veille de Noël… ! »
« Quand je suis aimé par ma famille… quand le respect, la joie, l’humanitaire sont au rendez-vous »
« Dans les rencontres dans leur diversité… dans l’épaisseur de la vie des gens tout simplement »
« « Tu n’es pas que malade… » m’a-t-on écrit au creux de la maladie ! » (Message reçu d’une personne détenue)
« Oui nous sommes détenus… mais notre « personne intérieure » n’est pas incarcérée… c’est notre survie »
« Quand je vois les gens heureux »
« Être acteur de Noël à travers la joie, le partage… une permission »
« Quand je suis reconnu malgré ma petite taille… car souvent perçue comme faiblesse »
« Le respect quand il est mutuel… sinon il produit de la colère »

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Inspiration du matin…

L’art de la poésie, consiste en une suggestion d’émotions, de sensations…

L’esprit ouvert et les sens en éveil, l’alchimie incantatrice des mots, nous transporte…

Le texte revêt ainsi les couleurs de l’arc-en-ciel, inondant l’horizon de sa plus belle parure. Le ciel est en fête. Éclats de couleurs invitant à l’espérance.
Simplement lever les yeux. Le monde devient hospitalier.

Puis tout disparaît pour mieux renaître !

Nous sommes comme l’arc-en-ciel. Une illusion bercée par le mystère de la vie.
Être au lieu de paraître.
Dogmes et certitudes s’évanouissent. La houle de nos épreuves nous renforce.
L’Homme cherche le chemin de l’arc-en-ciel, quelquefois dans le vin pour accéder au Divin.

Ouvrir son cœur avec la clé du bonheur.
Inviter l’Autre dans notre imparfait quotidien.

Le jour devient nuit. Une de plus. Rien de moins.
Faire de chaque jour, un jour de fête. Resplendir comme l’arc-en-ciel.

C’est Noël les taulards. Nos corps sont prisonniers mais nos esprits libres.
Noël est l’arc-en-ciel. Une poésie. Une ode à la vie.

C’est la discussion que j’ai eue cette nuit avec le Christ et le Père Noël…

Point de cadeaux ce matin au pied du sapin.
Point de rire et de joie.
Vos parents. Vos enfants. Vos compagnes. Vos amis vous manquent. À moi aussi.

Alors, si vous êtes d’accord, levons nos yeux vers l’arc-en-ciel.
Juste quelques secondes ou pour l’éternité. Le Christ est né.

Joyeux Noël les taulards.
Transperçons du glaive de la solidarité ces murs gris.
C’est le moyen pour monter dans le traîneau de l’homme en rouge.
Puis disparaître pour mieux renaître.
Le temps n’existe pas…

Noël en prison… Pâques en détention… Ou pas… Amen.

Olivier

 

Célébrer Noël en prison

En ce matin de Noël, à la maison d’arrêt de Fontenay, comme dans de nombreuses églises la veille, il faut chercher une place alors que va commencer la messe. Chacun a été personnellement invité par l’aumônier et nous étions heureux d’accueillir Mgr Jacolin pour célébrer la naissance du Christ, en ce lieu.

Crèche confectionnée par un détenu

Pour beaucoup, Noël, c’est désirer voir des étincelles de Joie, de Paix, d’Amur dans les cœurs. Pour certains, c’est espérer accueillir la lumière du Sauveur, celle de l’Emmanuel (Dieu avec nous). Au début de la célébration, notre évêque nous a rappelé que c’est bien au cœur de nos obscurités, de nos complicités avec le mal, que Dieu vient nous rejoindre pour nous éclairer et nous apporter Sa Paix. C’est parce qu’Il nous aime, qu’il veut, qu’il vient (r)allumer en nous l’étincelle de l’espérance.

Comme à l’habitude, un temps d’échange prolonge l’écoute de l’Évangile. Il s’est déployé à partir d’un beau panneau avec un bouquet d’étoiles sur lesquelles des personnes détenues avaient noté une surprise de Dieu dans leur vie en lien avec la surprise de Noël. Oui, Dieu s’est fait homme et le Fils de Dieu est né sur la paille, si vulnérable. Incroyable ! Oui, Dieu a choisi de se faire petit bébé pour que personne n’ait peur de s’approcher de Lui. Dieu s’est manifesté en premier lieu aux bergers, des pauvres méprisés, marginalisés de son temps. Ce message, inspiré des mots de Mgr Jacolin a rejoint les personnes détenues de la maison d’arrêt. Nous avons tous été invités à rejoindre des plus fragilisés que nous pour leur donner un sourire, du réconfort et ainsi vivre pleinement Noël.

Dire en confiance le Notre Père main dans la main, échanger un geste de paix avec chacun, c’est une expérience indicible de fraternité. C’est ouvrir un chemin…

Pour moi, ce fut vraiment un cadeau précieux que de célébrer la naissance du Prince de la Paix aux côtés de nos frères incarcérés, chrétiens catholiques, orthodoxes ou musulmans, avec l’équipe d’aumônerie.
En ce lieu, se révèle une profondeur d’humanité dans laquelle la Parole se fait chair. C’est ce que m’inspire le texte émouvant, aux couleurs de l’arc-en-ciel, composé et proclamé par l’une des personnes détenues à la fin de la célébration.

« Gloire à Dieu et paix aux hommes qu’Il aime. »

Après la messe, le traditionnel temps convivial nous a donné de savourer quelques tranches de bûches offertes, arrosées de boissons pétillantes ou de jus de fruits et de prolonger le partage, dans la joie.
Les codétenus auront pu profiter de la générosité des participants qui leur ont rapporté quelques douceurs afin de communiquer les étincelles de fraternité, de joie reçues.

Comme nous l’avons chanté, « merveilles, merveilles que fit pour nous le Seigneur ! »

Sœur Isabelle Guyochet

Préparer Noël avec les enfants

Pour moi, le temps de l’Avent, est un moment privilégié : on est en “suspens”, on attend une bonne nouvelle mais il faut savoir être patient. Alors le fait d’entrainer les enfants à répéter des saynètes, à chanter, c’est une façon d’attendre et de se préparer à recevoir ce merveilleux cadeau qu’est la venue de notre Sauveur.

Comme chaque année, à l’approche de Noël, la paroisse sollicite les bonnes volontés pour créer un spectacle en lien avec le thème de Noël. Le spectacle est un “concert animé” articulé de saynètes et de chants avec la participation toujours plus nombreuse des enfants à la chorale des enfants et aux saynètes.
Cette année, “Vivons Noël avec St François d’Assise*”s’est monté grâce au scénario écrit par la jeune lycéenne Thérèse Boudet. Elle avait une idée précise de ce qu’elle souhaitait transmettre et mettre en valeur, aussi toute l’équipe qui a travaillé sur le projet, a suivi ses directives. Encore bravo à elle.

Dès fin octobre/début novembre, nous sollicitons les enfants de la paroisse (Fontenay et les communes alentours) via les écoles privées Ste Trinité de Fontenay et St Joseph de Pissotte, qu’ils soient catéchisés ou non, et via les catéchistes pour les enfants des écoles publiques. Afin de toucher un plus grand nombre d’enfants qui pourraient être intéressés à découvrir la vraie histoire de Noël, son sens, son origine et tout le patrimoine musical qui l’accompagne nous avons créé, cette année, un lien sur le site de la paroisse qui permet aux familles d’inscrire directement en ligne leur(s) enfant(s) à la chorale des enfants ou aux saynètes pour le spectacle de Noël.

Pendant six semaines chacun a préparé le spectacle selon ses goûts et ses talents : chorale, confection des décors et costumes, diaporama, enregistrements des textes, mise en place des tableaux et de la gestuelle…
Et le résultat final a enchanté les nombreux spectateurs de tous âges venus aux deux représentations des 15 et 16 décembre. Voilà pour nous à nouveau racontée la belle histoire de Noël par St François.

* St François d’Assise, jeune moine du Moyen Age qui a eu l’idée de créer une crèche vivante

Isabelle Gautier

Photos du spectacle

Action de Noël au collège St Joseph

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Dans le cadre de l’Action de Noël, les élèves de l’aumônerie ont rencontré les clowns « Zouzou et Mimi » lundi dernier qui leur ont présenté l’association « Rions de Soleil » !

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Les élèves ont réalisé une affiche et rédigé un petit message qu’ils ont transmis dans toutes les classes du collège lundi 21 novembre à 14h00, pour présenter l’Association et l’action que les élèves vont mener au sein du collège.

Et pour réfléchir un peu, voici le petit message que les clowns « Zouzou et Mimi » ont laissé aux élèves.

« Le bonheur est comme un parfum.
On le porte sur soi pour le faire respirer aux autres ».

Cœur de Noël

 

« L’enfant qui vient de naître cette nuit n’a pas de maison pour lui.
Si c’est Dieu lui-même qui nous l’a donné, faut-il nous en étonner ?
Mes amis, il fait si froid, venons l’interroger où va-t-il bien loger ?
C’est dans nos vies qu’en si rude saison il aime à trouver maison. »

« L’enfant qui vient de naître cette nuit n’a rien apporté pour lui.
Si c’est Dieu lui-même qui nous l’a donné, faut-il nous en étonner ?
Mes amis, puisqu’il est pauvre, allons lui demander ce qu’il va quémander ?
C’est de nos cœurs qu’il veut faire un trésor, si nous partageons son sort. »

« L’enfant qui vient de naître cette nuit nous est arrivé sans bruit.
Si c’est Dieu lui-même qui nous l’a donné, faut-il nous en étonner ?
Mes amis, vient-il en notre monde commencer ce qui fut annoncé ?
C’est pas nos voix qu’il veut chanter l’amour que Dieu nous donne en ce jour. »

Paroles : Claude Duchesneau
Musique : V. Williams
Choral anglais traditionnel (« O little town of Bethlehem »)
Cote SECLI : F 255 / EDIT 843

Si Noël était un livre…

Dans la suite du Noël chinois de notre père curé posté sur Facebook et le site de notre paroisse, j’ai envie de vous faire partager ce que j’ai vécu dans la paroisse de la région parisienne où je me trouvais les 24 et 25 décembre… Si Noël était un livre…
Bible - Georges PinetPas de contre pied cependant à ce que chacun imagine comme livre au moment de Noël, c’est bien à la Bible que cette paroisse a pensé pour représenter Noël, tant et si bien que ce n’était pas Jésus qui se trouvait dans la crèche mais bien la Bible, en lieu et place du petit Jésus devant lequel les familles souhaitaient faire défiler leurs jeunes enfants… C’est la Bible qui fut amenée à la crèche et non Jésus, et c’est la Bible qui resta dans la crèche les jours suivants.
Les choses avaient été bien préparées et chacun pouvait se procurer en fond d’église un petit carnet de bord pour tout ce temps allant de l’Avent à l’Épiphanie où la « Parole vient à notre rencontre » : des idées de gestes solidaires, des idées de cadeaux avec toutes les bibles selon les âges, des idées de crèches et un partage de photos des crèches familiales avec la Bible pour Jésus, une proposition de rencontre 30 minutes avant les messes pour se familiariser avec sa bible mais aussi, pour chaque semaine de l’Avent, des textes bibliques et des questions auxquelles réfléchir à la suite de ces lectures. Les amis qui m’hébergeaient me firent part de la consternation de certaines de leurs connaissances quant à l’absence de Jésus qu’on ne vit effectivement nulle part dans cette église.
Dieu ne nous a-t-il donc pas envoyé son Fils ? Dieu ne s’est-il pas incarné, prenant notre chair pour vivre notre condition ? « La Parole », n’est ce pas compliqué ? N’est- ce pas trop intellectuel ? Notre religion n’est elle pas plus une religion de la Rencontre entre êtres de chair plutôt qu’une religion du Livre ? Ce livre n’est-il pas celui que nos grands parents cachaient à leurs enfants et petits enfants tant ses histoires étaient parfois incompréhensibles ? Et puis que penser de tous ceux qui n’ont pas accès à la parole humaine et à la lecture, quelle place leur faisons-nous en tant que chrétiens ? Sont-ils définitivement exclus de l’amour ?
Toutes ces questions, toutes ces crèches différentes que nous sommes nous-mêmes et en lesquelles Jésus vient, tant d’hommes différents, tant d’expressions de Foi… En qui croyons-nous vraiment ? En affichant ce parti pris de faire toute la place à la Bible, je sais bien pourtant que cette équipe pastorale voulait redonner le goût de la Bonne Nouvelle, et de retour chez moi, derrière Jésus, j’ai placé ma petite bible de Jérusalem.

Dominique Georges-Pinet

Quand un spectacle rejoint notre foi

A l’écoute du récit et des chants de La Pastorale des Santons de Provence donnée en l’église Saint Jean, le week-end dernier, me revenaient, comme en écho, les paroles de Jésus à ses disciples : « Allez rapporter ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit… les sourds entendent… la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres… » (Mt 11,4).
Qu’il est frappant de voir qu’à travers la mise en scène de cette histoire, imaginée dans un village de notre Provence, perce l’ineffable mystère de l’incarnation : Dieu se fait l’un de nous et sa venue inaugure un monde nouveau, son Royaume.
sans titre-35Tous les personnages de ce récit ressemblent à ces pauvres dont parle Jésus : les pécheurs et les humbles de cœur. Dès l’instant où leur cœur s’ouvre à la « merveille devant leurs yeux », l’enfant Jésus dans la crèche, ils vont « changer de vie ». Même l’aveugle du village, qui pourtant ne demande pas à voir la lumière du soleil, par sa foi en cet enfant divin, est irradié d’une lumière qui lui procure paix et joie ! Mais n’est-ce pas ce qui est arrivé à l’aveugle Bartimée, que nous relate l’évangéliste Marc (Mc 10, 46-52) ? Ce qui sauve Bartimée, c’est sa foi : il est sûr que ce Jésus, qu’il ne voit pas, est bien le Fils de David, le Messie tant espéré : « va, ta foi t’a sauvé », lui dit Jésus. « Aussitôt il retrouva la vue et il suivait Jésus sur le chemin. »
Quelle belle méditation en l’attente de Noël où l’Amour vient rencontrer notre humanité, une rencontre qui nous transforme… et qui nous donne envie de murmurer, à douce voix :

« Changez vos cœurs, croyez à la bonne nouvelle,
Changez de vie, croyez que Dieu vous aime ! »

Oui ! Le déroulement scénique de cette pastorale vaut largement une catéchèse surtout pour les jeunes à qui ce spectacle était offert (gratuit jusqu’à 18 ans !). Dommage qu’ils n’aient pas été plus nombreux à y participer !
Mais la belle mobilisation pour ces deux spectacles montre combien reste présente au cœur de beaucoup (croyants ou pas) la grandeur du mystère de l’enfant Jésus, confessé Fils de Dieu par les chrétiens, et reconnu comme Celui qui apporte « aux hommes de bonne volonté » Amour et Paix.

Jean-Noël Naud